Le Centre de la Prostate

Biopsie de la prostate par voie transpérinéale : un diagnostic sûr et des risques réduits

La biopsie de la prostate est un examen crucial pour confirmer ou exclure la présence d’un cancer de la prostate. Bien qu’elle ait révolutionné la prise en charge des cancers associés, cette procédure comporte des risques de complications importants.

Généralement, la biopsie de la prostate est réalisée par voie transrectale, car l’aiguille de prélèvement traverse la muqueuse rectale, qui est riche en bactéries fécales, causant ainsi de nombreux cas d’infections parfois graves. Pour pallier ce risque infectieux, de nouvelles approches d’accès à la prostate ont été développées grâce aux avancées technologiques, notamment la biopsie de la prostate par voie transpérinéale.

Cette nouvelle génération de biopsie de la prostate offre des résultats d’efficacité similaires à ceux de la biopsie transrectale, mais avec des risques réduits. Elle a suscité un vif intérêt dans le domaine médical et a fait l’objet de nombreuses recherches. Nous allons explorer les conclusions tirées de 20 ans d’études scientifiques.

Biopsie de la prostate : un diagnostic essentiel pour détecter le cancer

Chaque année, aux États-Unis, plus d’un million de biopsies de la prostate sont réalisées, constituant ainsi une étape essentielle et pratiquement incontournable pour diagnostiquer un éventuel cancer de la prostate. La biopsie est généralement effectuée par voie transrectale, sous guidage échographique : une aiguille est insérée à travers la paroi rectale jusqu’à la prostate pour prélever un échantillon de tissu. Cependant, lors de ce trajet, l’aiguille peut entraîner des bactéries provenant du rectum vers les voies urinaires, ce qui peut entraîner des complications telles que des cystites, des prostatites ou des épididymites. Pour prévenir les infections, des antibiotiques sont prescrits en préparation de la biopsie. Cependant, le taux d’infections après une biopsie transrectale de la prostate est estimé à 7%, et le taux de septicémie post-biopsie varie de 0,3% à 3,1%.

Afin de réduire ces effets indésirables, une approche percutanée à travers la peau du périnée a été développée au cours des dernières décennies. L’aiguille de biopsie est insérée au niveau de la peau du périnée, qui est moins exposée aux bactéries, puis elle est dirigée vers la prostate. Cette méthode réduit considérablement le risque de complications infectieuses. Les données provenant d’études récentes sur la biopsie de la prostate par voie transpérinéale montrent des résultats très encourageants en termes de faible taux de complications infectieuses, oscillant entre 0% et 1%. Il convient de souligner que l’administration systématique d’antibiotiques en préparation de la procédure n’est pas nécessaire dans la plupart des cas.

 

Les différents types de biopsies de la prostate par voie transpérinéale guidées par ultrasons/échographie

Protocole et Indications

La biopsie de la prostate par voie transpérinéale guidée par ultrasons ou échographie est une procédure mini-invasive utilisée dans le diagnostic du cancer de la prostate. Elle se décompose en trois étapes principales : la localisation des lésions suspectes à l’échographie, l’insertion d’une aiguille de biopsie jusqu’à ces lésions en évitant les tissus nobles, et l’aspiration d’un fragment de prostate qui sera examiné en laboratoire. Cette intervention est réalisée en clinique, sous anesthésie locale pour le confort du patient, et peut être accompagnée d’une légère sédation sur demande.

Deux méthodes principales sont utilisées pour réaliser une biopsie transpérinéale de la prostate : la méthode « stepper » et la méthode « à main levée » :

  1. Méthode « Stepper » La méthode « stepper » implique l’utilisation d’un appareil mécanique pour guider l’aiguille de biopsie. Cette technique de nouvelle génération offre un contrôle extrêmement précis de la position de l’aiguille lors du prélèvement des échantillons de tissu. Elle garantit ainsi une grande précision dans le ciblage des lésions suspectes.
  2. Méthode « à Main Levée » La méthode « à main levée », quant à elle, repose sur l’expertise du médecin pour guider l’aiguille de biopsie en temps réel, en se basant sur les images échographiques. Cette méthode est tout aussi fiable que la méthode « stepper » et offre l’avantage de laisser au praticien une certaine flexibilité dans le choix des lésions à prélever.

Au Centre de la Prostate Xpermd, nos spécialistes maîtrisent ces deux techniques et peuvent choisir celle qui convient le mieux aux besoins spécifiques de chaque patient.

La biopsie transpérinéale de la prostate est particulièrement recommandée dans les cas suivants, compte tenu de sa sécurité d’emploi et de l’utilisation de la voie transpérinéale au lieu de la voie rectale :

  • Antécédents d’infection après une précédente biopsie transrectale
  • Antécédents de prostatite
  • Maladie inflammatoire de l’intestin
  • Saignement rectal après une biopsie précédente
  • Biopsie transrectale antérieure négative avec suspicion de tumeur antérieure de la prostate.

Biopsie de la prostate par voie transpérinéale : Quels sont les résultats ?

Si la biopsie du cancer de la prostate par voie transpérinéale est plus sûre, il est essentiel qu’elle puisse également fournir des résultats fiables. En effet, il ne serait pas bénéfique de réduire le risque d’infection au détriment de la détection du cancer de la prostate.

Les estimations de sensibilité (capacité à détecter une lésion comme étant un cancer de la prostate) et de spécificité (capacité à ne pas diagnostiquer à tort un cancer de la prostate) de la biopsie transpérinéale sont identiques à celles de l’approche transrectale, voire supérieures. En effet, la voie transpérinéale permet de prélever des échantillons de la partie antérieure de la prostate, ce qui peut être plus difficile avec la voie transrectale. Ainsi, la biopsie transpérinéale réduit le risque d’échec de détection des lésions situées dans les parties antérieures de la prostate.

Avec une efficacité équivalente et une sécurité supérieure, la biopsie du cancer de la prostate par voie transpérinéale s’avère être la méthode la plus efficace et rassurante pour réaliser une biopsie de la prostate. En combinaison avec les résultats cliniques et biologiques, la biopsie de la prostate permettra de confirmer le diagnostic du cancer de la prostate ou, si elle revient négative malgré un taux élevé de PSA, d’orienter vers une hypertrophie de la prostate. L’hypertrophie de la prostate, également appelée adénome de la prostate, se caractérise par une augmentation de la taille de la prostate, provoquant des symptômes urinaires et une élévation du taux de PSA, sans présenter de risque de métastases cancéreuses.

Avantages apportés par l’IRM avant une biopsie

Récemment, les directives européennes en matière de diagnostic du cancer de la prostate ont évolué : il est désormais recommandé de réaliser une IRM avant d’effectuer une biopsie de la prostate. L’IRM de la prostate permet une première cartographie non invasive et non irradiante de la prostate, ce qui aide les médecins à décider s’il est nécessaire de procéder à une biopsie en leur permettant de déterminer le score de risque d’un patient. Grâce à l’utilisation d’une IRM haute résolution, de nombreux hommes pourraient recevoir un diagnostic négatif de cancer de la prostate, évitant ainsi le besoin d’une biopsie de la prostate ainsi que les risques de complications et l’inconfort associés.

Si le diagnostic de cancer de la prostate ne peut être écarté par une IRM, une biopsie transpérinéale peut être réalisée. L’association des deux techniques permet non seulement d’améliorer la précision du diagnostic, mais aussi de réduire l’inconfort causé par la biopsie du cancer de la prostate. Les images de haute qualité fournies par l’IRM permettent une cartographie complète de la prostate et des lésions potentiellement cancéreuses, facilitant ainsi le ciblage lors de la biopsie de la prostate et améliorant les résultats thérapeutiques


Biopsie de la prostate par voie transpérinéale : Quels sont les risques et les complications ?

La biopsie de la prostate par voie transpérinéale présente, comme toute intervention, un certain risque de complications. La recherche scientifique s’est intéressée à évaluer la qualité des résultats obtenus ainsi que les risques qui lui sont associés, afin de déterminer sa supériorité par rapport aux autres méthodes de biopsie.

Les risques et complications liés à la biopsie transpérinéale sont principalement dus à l’introduction de l’aiguille dans la peau, et comprennent :

  1. Présence temporaire de sang dans les urines ou le sperme : Étant donné que la prostate entoure le carrefour uro-génital, toute biopsie de la prostate entraîne un saignement de celle-ci, laissant ainsi des traces de sang dans les urines ou le sperme. Cette complication est fréquente mais sans gravité, et se résorbe d’elle-même dans les semaines suivant l’intervention.
  2. Ecchymose au point de ponction de la peau : L’aiguille peut toucher de petits vaisseaux sanguins, provoquant ainsi une ecchymose. La voie transpérinéale présente l’avantage de laisser cette ecchymose sur la peau du périnée plutôt que dans la cavité rectale. Elle disparaît d’elle-même dans les semaines qui suivent l’intervention.
  3. Dysfonction érectile temporaire : Après une biopsie de la prostate, il peut y avoir des problèmes d’érection à court terme chez 5 % des patients. Ce problème se résorbe naturellement lorsque la prostate cicatrise.
  4. Rétention urinaire nécessitant la pose d’un cathéter : Dans moins de 1 % des cas, la biopsie transpérinéale peut entraîner un gonflement au niveau du carrefour uro-génital, entraînant une rétention urinaire. Dans ce cas, un cathéter temporaire peut être nécessaire pour permettre l’évacuation de l’urine.
  5. Risque d’infection, tel qu’une septicémie : Les cas de septicémie après une biopsie de la prostate sont rares, environ 0,2 %. Ce risque est cependant maîtrisé grâce à l’administration préventive d’antibiotiques prophylactiques. Ce chiffre est également à comparer aux taux d’infection associés aux biopsies transrectales, qui oscillent autour de 1,5 à 2 % selon les dernières études.

Un avantage supplémentaire de la biopsie de la prostate par voie transpérinéale est l’absence de saignements rectaux. Contrairement à la biopsie transrectale, les aiguilles n’entrent pas en contact avec la paroi rectale.

Les recherches sur la biopsie de la prostate par voie transpérinéale montrent que les complications sont limitées, ce qui en fait la méthode d’intervention la plus sûre. Pour évaluer la balance bénéfice/risque, son efficacité a été mise à l’épreuve au sein d’études supplémentaires.