Ablation de la prostate : les alternatives
L’ablation de la prostate, ou prostatectomie, est une intervention chirurgicale réalisée principalement pour traiter le cancer de la prostate. Elle peut également être indiquée dans certains cas de hypertrophie bénigne de la prostate (hbp) sévère, lorsque les traitements médicamenteux ou mini-invasifs ne suffisent plus. Si cette opération améliore la survie des patients atteints d’un cancer localisé, elle peut néanmoins avoir des effets secondaires, notamment des troubles de l’érection, une incontinence urinaire, ou encore des modifications dans le fonctionnement des vésicules séminales.
Pourquoi recourir à l’ablation de la prostate ?
L’ablation totale ou partielle de la prostate est généralement recommandée dans les situations suivantes :
- Cancer de la prostate localisé : Lorsque la tumeur est confinée à la prostate, son ablation permet d’éliminer totalement les cellules cancéreuses et d’empêcher leur extension vers les ganglions lymphatiques, le rectum, la vessie ou les testicules.
- Adénome de la prostate sévère : Lorsque l’adénome de la prostate entraîne des troubles urinaires graves, tels qu’une rétention vésicale ou une incapacité à uriner, et que les traitements alternatifs ne suffisent plus.
Le choix de cette intervention repose sur une prise en charge spécialisée en urologie, incluant un bilan complet avec dépistage, biopsies, et évaluation du score de gleason pour déterminer l’agressivité du cancer prostatique.
Comment se déroule l’intervention chirurgicale ?
L’ablation de la prostate peut être réalisée par plusieurs techniques :
- Prostatectomie totale : L’ablation complète de la glande prostatique, souvent indiquée en cas de cancer prostatique agressif. Elle peut être pratiquée par chirurgie ouverte, par technique endoscopique (coelioscopie) ou à l’aide d’un robot chirurgical.
- Prostatectomie partielle : Ablation d’une partie de la glande prostatique, principalement en cas d’adénome de la prostate volumineux.
- Résection transurétrale de la prostate (RTUP) : Une procédure endoscopique qui consiste à enlever une partie de la prostate via l’urètre, réalisée principalement pour traiter l’adénome de la prostate et améliorer les mictions.
L’opération se déroule sous anesthésie générale, avec mise en place d’une sonde urinaire après l’intervention pour faciliter l’évacuation de l’urine.
Espérance de vie après ablation de la prostate
L’espérance de vie après prostatectomie dépend de plusieurs critères, notamment l’âge du patient, le stade du cancer, et la présence éventuelle de métastases.
En cas de cancer de la prostate
- Cancer localisé : Lorsqu’il est détecté précocement, l’ablation de la prostate permet un taux de survie à 10 ans supérieur à 90 %.
- Cancer avancé : Si la tumeur a dépassé la glande prostatique, le pronostic dépend des traitements complémentaires comme la radiothérapie, la curiethérapie ou l’hormonothérapie.
Le score de gleason, qui évalue l’agressivité des cellules cancéreuses, et le taux de PSA, qui mesure la présence d’un cancer prostatique, sont des indicateurs clés pour adapter la prise en charge.
En cas d’adénome de la prostate
L’ablation de la prostate en cas d’hypertrophie bénigne ne réduit pas l’espérance de vie, mais améliore considérablement la qualité de vie en diminuant les troubles urinaires, la rétention vésicale et les difficultés de miction.
Effets secondaires et complications
Bien que l’ablation de la prostate permette de traiter le cancer, elle peut entraîner des effets secondaires variables selon les patients :
- Incontinence urinaire : Certaines personnes présentent des fuites urinaires après l’opération, notamment dans les premiers mois. Une rééducation périnéale est souvent nécessaire.
- Troubles de l’érection : L’intervention peut endommager les nerfs impliqués dans l’érection, entraînant une impuissance plus ou moins réversible. Des traitements comme les inhibiteurs de la testostérone ou les injections intracaverneuses sont possibles.
- Éjaculation rétrograde : L’éjaculation peut être absente ou se produire dans la vessie, ce qui affecte la fertilité.
- Diminution du volume séminal : L’ablation des vésicules séminales réduit la production de liquide séminal.
- Risque d’infection : La mise en place d’une sonde urinaire peut favoriser les infections urinaires, qui nécessitent une surveillance médicale.
L’embolisation de la prostate : une alternative à l’ablation
Pour les patients atteints d’adénome de la prostate, il existe une alternative moins invasive : l’embolisation des artères prostatiques. Cette technique, réalisée par un radiologue interventionnel, permet de réduire progressivement le volume de la prostate en bloquant certaines artères, sans nécessiter d’intervention chirurgicale.
Pourquoi privilégier l’embolisation ?
Sans chirurgie : Pas d’anesthésie générale, pas d’incision.
Résultats rapides et durables : Diminution immédiate des troubles urinaires.
Aucune sonde urinaire après l’intervention.
Préservation des fonctions sexuelles : Aucun impact sur l’érection ni sur l’éjaculation.
Récupération rapide : Retour à domicile le jour même et reprise des activités sous 48 heures.
L’embolisation de la prostate est ainsi une solution efficace et moins invasive, particulièrement indiquée pour les patients atteints d’adénome prostatique qui souhaitent éviter une prostatectomie totale.
Conclusion
L’ablation de la prostate est une option efficace pour le traitement du cancer de la prostate et des adénomes sévères, mais elle peut entraîner des effets secondaires significatifs. L’espérance de vie après prostatectomie est généralement excellente si la maladie est détectée tôt, mais des complications comme l’incontinence urinaire ou les troubles de l’érection peuvent survenir.
Pour les patients atteints d’adénome de la prostate, l’embolisation constitue une alternative moderne et efficace, évitant une intervention chirurgicale lourde tout en offrant une amélioration rapide et durable des mictions et de la qualité de vie. Un dépistage précoce, une surveillance active, et un suivi régulier en urologie permettent d’optimiser les chances de succès du traitement du cancer.